Historique de Plein Jeu

En 2025, Plein Jeu atteindra quarante ans et nous fêterons un joyeux anniversaire.

 

Plein Jeu est né en 1985, avec pour objet le remplacement de « l’orgue du temple de Meudon ». C’était en fait un harmonium (ou plus exactement un « melodium ») de la maison Alexandre, bel  instrument certes, mais qui nécessitait alors d’importants travaux de restauration alors que les sonorités de l’harmonium étaient passées de mode. De plus l’appareil n’étant pas électrifié, il fallait pédaler (surtout dans les montées). Cet harmonium, restauré sans doute, serait actuellement conservé dans les réserves du musée de la Cité de la Musique à Paris. Les fabriques d’harmoniums, très actives au XIX-ème siècle, ont longtemps permis d’accompagner le chant d’assemblée de nos cultes car tous les temples ne sont pas dotés d’un orgue à tuyaux… L’invention de Ctésibios, ingénieur d’Alexandrie au III-ème siècle avant Jésus-Christ, domine largement dans les cathédrales et la plupart de nos églises mais l’harmonium a rendu de fiers services et certains compositeurs, tel Rossini notamment, ont tiré parti de sa sonorité spécifique.

La Maison Alexandre cessé de produire en 1950. L’électronique prenait le relais.

Notre melodium Alexandre fut donc remplacé en 1987 par un orgue électronique de marque Hohner offrant 24 jeux, qui a permis d’accompagner le culte durant vingttrois ans puis a été transféré en 2010 à la Maison de retraite du Châtelet à Meudon.

 

Grâce à des aides de la municipalité de Meudon et du Conseil Départemental (merci à Monsieur Denis Larghero, Maire de Meudon et Conseiller départemental qui nous a facilité les démarches) complétant les fonds propres de l’association, l’orgue Hohner a été remplacé à son tour en 2010 par un orgue électronique HauptwerkHoffrichter.

Hoffrichter, fabrique allemande, produit des consoles équipées de lecteurs numériques en qualité Wi-Fi et utilisant le logiciel Hauptwerk qui permet de simuler le fonctionnement d’un orgue à tuyaux. L’inventeur en 2002 de ce logiciel, l’ingénieur anglais Martin Dyde, a recherché la plus grande fidélité possible de restitution de sons d’orgue avec un échantillonnage tuyau par tuyau pour chaque jeu de chaque orgue.

Le procédé est commercialisé depuis 2008 par la société Milan digital audio (US). Hauptwerk est aujourd’hui le leader mondial de ce type d’application.

En France, c’est Marc Adamczewski qui diffuse ce procédé, tout en étant lui-même un organiste de renom, titulaire de deux orgues à tuyaux, celui de Villiers-le-Bel et celui de Coye-la-Forêt.

Le simulateur permet aux paroisses à budget limité, comme la nôtre, de se doter d’un orgue liturgique de qualité sur lequel des organistes professionnels ne répugnent pas à jouer en public, tels Marc Adamczewski, le regretté Pierre Pincemaille qui fut titulaire de l’orgue de la cathédrale de Saint-Denis, Georges Bessonnet, titulaire du grand orgue de la Maîtrise d’Antony, Isabelle Capart, Dominique Proust… qui, tels de bonnes fées autour d’un berceau, ont inauguré l’orgue lors de son installation.

Hauptwerk a édité, à l’usage des collectivités ou des particuliers, une bibliothèque de plusieurs dizaines d’orgues historiques européennes, sans cesse enrichie de nouveaux volumes. Comme un même disque dur peut stocker les ressources de plusieurs instruments, pour sa part, l’orgue du Temple de Meudon donne accès aux restitutions numériques des orgues historiques suivantes :

  1. Cavaillé-Col 1882 – Orgue de Saint-Etienne de Caen (Romantique français)
  2. Isnard (1775) – Orgue de Saint-Maximin la Sainte-Baume (esthétique baroque française)
  3. Schnitger 1721 – Orgue de Zwolle (Pays-Bas) (esthétique baroque allemande)
  4. Tobias Heinrich Gottfried Trost (1730 – 1750) – Orgue de Walterhausen (esthétique baroque allemande)
  5. Van Peteghem (1778) – Orgue de Haringe (Belgique) (esthétique baroque française)
  6. Gottfried Silbermann (1731) – Orgue de Reinhardtsgrimma (esthétique baroque allemande)
  7. Pierre Marchand (1627) revu par Cavaillé-Coll – Orgue de Forcalquier (esthétique baroque française)
  8. Brindley & Foster 1974 de Ste Ann de MOSELEY (Royaume Uni) (Orgue de démonstration de la ville natale de Martin Dyde)

Il n’y a donc que l’embarras du choix. Mais j’observe que nos organistes ont un faible pour le Cavaillé-Col de Caen et l’Isnard de Saint-Maximin-La Sainte-Baume.

Par ailleurs, ces ressources sont évolutives, des mises à jour pouvant améliorer les performances des logiciels acquis.

 

Dès sa création en 1985, Plein Jeu a présenté des concerts de musique classique, principalement au temple de Meudon, dont l’acoustique est appréciée du public et des musiciens, mais aussi des récitals de Jazz ou de Variétés. Anecdotiquement, certains concerts se sont déroulés à la Maison paroissiale de Sèvres ou à la Chapelle de Ville-d’Avray.

La plupart de ces concerts sont à participation libre. Lorsque les artistes sont plus nombreux à récompenser, un tarif minimum est fixé, l’association n’ayant pas de
subvention de fonctionnement. Si la fréquentation, pour une raison ou pour une autre, est faible, la participation libre peut poser problème à l’organisateur qui a à cœur de dédommager les artistes tout en couvrant les frais de publicité…

C’est par l’organisation de concerts – plus de deux-cents en quarante ans : la liste et la collection d’affiches sont disponibles sur la page de l’association – que Plein Jeu a pu financer pour partie
l’achat de l’orgue en même temps que trois enceintes que la manufacture Chamade dédie à l’amplification des orgues Hauptwerk. Si les artistes y consentent, certaines recettes sont reversées à des Associations humanitaires (le CASP, la Cause, Portes ouvertes, Les Amis du Bon Samaritain, « Trois p’tits sourires » etc…)

Plein Jeu a également participé au financement de la tranche 2 de la réhabilitation de la Chapelle de Ville-d’Avray (Peinture des murs arrière, des cadres de fenêtres, réfection de la croix, consolidation de certaines maçonneries etc…).

 

Rendons hommage à tous les bénévoles qui ont consacré de leur temps à assurer le secrétariat (Doris Marx après Lewis Brown), la comptabilité (Roger Klein, Carole Beaumont, Bernadette Sermage, François Morrisson), la Présidence de l’Association (Jean-François Akar, Lewis Brown). Je voudrais associer à cet hommage la regrettée Georgette Delpech qui nous a constamment bien conseillés et soutenus, tout en partageant le clavier avec Jean-François Akar et Roland Rajaonavirony.

La présidence se double de la fonction d’organisateur, qui est de beaucoup la plus passionnante mais aussi… la plus absorbante. Et comme le président n’est pas « indéracinable » nous recherchons parmi de plus jeunes membres de la paroisse, une ou un volontaire motivé(e) pour prendre le relais de ce ministère et perpétuer cet aspect de la vie musicale de la paroisse… et du quartier.

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